Biographie Jacob Böhme
Qui est Jacob Böhme ?
Jacob Böhme est quasiment inconnu en France. Comme souvent nous faisons figure d’exception compte tenu de sa renommée internationale. En effet il faut savoir qu’il a été l’inspirateur de la philosophie hégélienne. Comment comprendre Hegel sans connaître celui qu’il considérait comme le premier philosophe allemand ? Le cordonnier mystique détermina selon Franz von Baader toute la philosophie allemande depuis le 17è siècle, hormis Kant, et pas seulement. Ses écrits captivèrent les grands noms de l’art, de la science et de la littérature, jusqu’au Tsar Alexandre II, en Russie on l’adulait tel un Saint.
Böhme voit le jour en Allemagne à la fin du XVIè siècle. C’est un théosophe chrétien autodidacte, cordonnier de profession. Il témoigne d’une illumination divine survenue en contemplant un jeu de lumière sur un vase d’étain. Cette vision lui fait accéder subitement aux profondeurs mêmes de la Création. Elle donne lieu à la rédaction de son premier ouvrage L’aurore naissante ou la racine de la philosophie, de l’astrologie et de la théologie. Un livre difficile d’accès lui valant les persécutions ad vitam aeternam du pasteur de sa ville natale Görlitz ainsi qu’un séjour en prison. La sentence « Sutor, ne ultra crepidam » signifiant « Cordonnier, pas plus haut que tes chaussures » le marqua profondément. Le théosophe se conforma à cette injuste condamnation quelques années. Mais c’était sans compter sur un nouvel élan créateur le poussant à braver l’interdit.
Le don de Jacob Böhme : anecdotes
Le biographe officiel et ami de Böhme, Abraham von Frankenberg, évoque ses facultés médiumniques. Hélas ce don à l’origine de ses illuminations mystiques, lui causa par ailleurs du tort. À un hôte qui le suppliait lourdement de lui faire des prédictions, le cordonnier finit par céder lui annonçant un événement honteux. Ce dernier vexé par la véracité de ses propos, le fit suivre et jeter dans une mare de boue.
Plus tôt lors de son apprentissage, son patron, suite à une prédiction, le mit à la porte sous prétexte qu’il ne voulait pas de médium à domicile !
Ironie du sort : ces anecdotes personnelles s’accordent avec l’illumination sur le vase d’étain : la lumière ne peut exister sans les ténèbres.
Contenu de sa "doctrine"
En quoi les visions de Böhme sont elles originales ?
Il est le seul théosophe a avoir perçu un processus évolutif au sein de la divinité. Il décrit précisément ce mouvement comme une alchimie à l’œuvre dans toute la création de l’univers céleste et terrestre. En outre, ses visions anticipent les découvertes scientifiques de son temps (héliocentrisme) et contemporaines (physique et astronomie)
Pour en savoir plus vous pouvez vous procurer ses livres. Difficiles d’accès, Patricia Lasserre a publié un extrait de sa thèse de Doctorat remanié pour un large public afin d’aider les lecteurs à se familiariser : Jacob Böhme, le divin parleur, préfacé par le philosophe Jean-Jacques Wunenburger.
Bibliographie de Jacob Böhme
Sa première illumination donna lieu à la rédaction de son premier livre L’aurore naissante, ou la racine de la philosophie, de l’astrologie et de la théologie, écrit en 1612. La base de tous ses ouvrages ultérieurs :
- L’aurore naissante, ou la racine de la philosophie, de l’astrologie et de la philosophie (1612). Trad. de l’all. Louis-Claude de Saint-Martin, 1800
- Des trois principes de l’essence divine (1619). Trad. Louis-Claude de Saint-Martin, 1802
- De la triple vie de l’homme, selon le mystère des trois principes de la manifestation divine (1620). Trad. Louis-Claude de Saint-Martin, 1809
- Quarante questions sur l’origine, l’essence, l’être, la nature et la propriété de l’âme, et sur ce qu’elle est d’éternité en éternité, trad. Louis-Claude de Saint-Martin, Chez Migneret, Imprimeur à Paris, 1807
- De l’incarnation du Christ, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, et de l’arbre de la foi (1620)
- Du mystère céleste et terrestre (1620)
- Six points théosophiques (Sex puncta theosophica, 1620). Trad. Louis-Claude de Saint-Martin 1806 : De la base profonde et sublime des six points théosophiques
- Six points mystiques (Sex puncta mystica, 1620). Trad. Louis-Claude der Saint-Martin : Courte explication en six points
- De la signature des choses, 1622
- De la vraie repentance, 1622
- De l’élection de la grâce ,1623
- Mysterium Magnum,
- De la contemplation divine,1623
- Le chemin pour aller au Christ, 1624
- Clef ou explications des divers points et termes principaux, 1624
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